Je porte ces dreads depuis 20 ans. Elles portent les traces du temps de ces 20 années, de ce que j’ai vécu, de choses joyeuses et d’autres moins, comme d’avoir été sous l’emprise de quelqu’un, sans que je m’en rende compte au départ, jusqu’à ce que j’étouffe, que je perde ma confiance, ma dignité. Je n’étais plus moi, comme dépossédée de moi-même.
Avec ce travail métaphorisé, je m’emprisonne et m’étouffe avec mes dreads. Les tresses sont des petits moments d’espoir de pouvoir se raccrocher à quelque chose, pendant ce moment où l’on est complètement perdu. Les fleurs, comme on peut en déposer sur une tombe, je fais mon deuil de cette période.
La destruction = la mort.
"L’emprise est avant tout mentale : elle désigne une coupure avec l’esprit, une mainmise sur l’être, l’existence et la pensée d’autrui, sous forme de domination, d’influence et de manipulation, dans le but d’en disposer et d’en jouir, voir de le détruire."