« Lors d’un séjour dans le désert de Death Valley en Californie, Karl Lemieux rencontre un mur de maison démolie, se tenant seul dans le vide et dont les fenêtres ne sont que des trouées ouvertes, délavées par la lumière. Fasciné par l’incongruité et la poésie de l’objet, il le filme. Ce segment de film, plus tard, il (...) le refilmera dans une variété de positions et de situations; décentré, oblique, fixe, en mouvement, et surtout brûlant sous l’effet de la chaleur. Ce travail donnera le film Halo Getters. L’acte de brûler la pellicule, comme sous l’effet d’une loupe, vient dédoubler l’effet et le souvenir de la lumière et de la chaleur intense du désert, lieu d’origine de l’image. Un cercle orangé et parsemé de bulles se forme dans l’image, ressemblant à un « soleil » qui vient s’ajouter à l’image et la détruire. Ce cercle en train de brûler la pellicule dans Halo Getters, forme un point aveugle qui masque et détruit l’image, en rendant visible la fragilité du support. » - Élène Tremblay, « Les affects dans la pratique du cinéma expérimental de remploi », Les chantiers de la création.