Big Bang Rémanence

« Big Bang Rémanence » est un film performé, réalisé en direct à partir d’un dispositif de tournage vidéo optique et électronique.
Le récit met en scène l’émergence de l’univers primordial. Son concept se fonde sur un principe de l’astrophysique : les photons expulsés par l’explosion originelle se répandent encore de nos jours dans l’espace ; le tube cathodique peut capter ce « rayonnement fossile », qui constitue une partie du bruit vidéo appelé « neige ». Le dispositif de l’œuvre joue avec cette mémoire résiduelle, tout en rendant visible ses propres manifestations. L’image est générée intégralement à partir de phénomènes électriques, électroniques, électromagnétiques et électroluminescents, modulés en temps réel. Le son est émis par l’appareillage vidéo : c’est une expression directe de l’image.
Cette œuvre audiovisuelle est conçue pour être à la fois un film monobande et une performance : le montage peut être diffusé, projeté, ou peut constituer une partition rejouée et réinterprétée en direct. La fixation emprunte ici au cinéma et aux codes de la fiction, tandis que la performance démultiplie l’œuvre en renouant avec l’art vidéo éphémère.
Ce « film » interroge l'essence de l'image électronique, la nature spectrale de la vidéo (transmission, rémanence) et sa mutation numérique. Il exprime une image-lumière à partir de la lumière originelle : littéralement sculpture d’ondes et d’électrons, il rend sensibles les énergies à l’œuvre dans la formation de la matière primitive.