Elisabeth 1ère parle à la caméra : sur le trône royal, dans la rue, dans la chambre à coucher ; lieux publics et privés. Vêtue d'un costume de théâtre, l'effigie élisabéthaine parle crûment et ironiquement d'un sujet intime ; la virginité. Soliloque tiré du jargon féministe contemporain, entrecoupé de tirades du discours féminin traditionnel. Théâtre vidéographique plutôt que vidéo-théâtre, Pure Virtue est une performance qui explore le médium. C'est à la fois une critique du théâtre traditionnel, d'une certaine parole féminine et de la fonction initiale de la vidéo : l'enregistrement.
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
«La question posée par Pure Virtue est donc enchâssée dans l’histoire de la culture occidentale : comment une femme (en particulier, ici, une femme hétérosexuelle) peut-elle vivre sous le contrôle social exercé sur sa vie par les hommes et en même temps avoir une relation avec un homme pétri de privilèges, qui essaie constamment d’élargir sa propre emprise? Dans Pure Vitue, la question est abordée indirectement, par la virginité, sujet légèrement anachronique dont l’intérêt actuel est souligné par une remarque en voix off : «Comment est-il possible de la perdre de manière satisfaisante?» C’est dire que conserver un état de virginité c’est également nier à la femme son propre désir; donc, comment est-il possible pour une femme de satisfaire son désir sans céder son pouvoir à un homme?»
KIBBINS, Gary. «Pure Virtue», Fuse, (mai, juin 1986), p.14.