Shift explore le sentiment de perte à travers le thème de la migration d'une ville vers une autre, et celui lié à l'expérience intime de la mort. «Je suis née en Écosse en 1964, et nous sommes déménagés en Saskatchewan lorsque j'avais onze ans. Mon père est mort un an plus tard. Ces événements sont devenus très déterminants dans la perception et l'interprétation d'expériences subséquentes. Aussi, ce vidéo/essai propose un espace de nature autobiographique, comme lieu propice à la réflexion sur certaines définitions établies. La mort déconstruit. Les choses s'effritent, «l'identité» devient un concept douteux et complexe, la stabilité et la continuité sont minées. Les images filmées en Ecosse, en Saskatchewan et à Montréal sont juxtaposées à des images prises en studio, afin d'accentuer les liens avec un sujet fuyant où l'expérience narrative s'éloigne du langage courant, puisqu'il semble inadéquat.»
Nikki Forrest
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
«La voix porte les paroles d'un récit, d'un souvenir, d'un témoignage, d'une expérience à partager. Pour plusieurs vidéastes, elle permet de faire défiler les images qu'elle porte en elle. Shift (1996-1997), de Nikki Forest, opte pour la confidence et la remémoration. Comment rappeler à soi le souvenir d'une disparition? Comment exprimer le sentiment de perte devant la mort d'un proche, ici son père? Cette courte vidéo, sur le mode d'une errance entre deux continents, évoque différents départs, différents détachements. La vidéaste suggère plus qu'elle ne raconte. Chaque phrase, chaque plan, a l'effet d'une pulsation - mouvement/présence organique qui apparaît et disparaît. Tout souvenir est continuellement traversé d'expérience du présent.»
GINGRAS, Nicole. «Faire rouler les mots dans sa bouche», Espaces intérieurs : le corps, la langue, les mots, la peau, Québec, Musée du Québec, 1999, p.127.