Dans son premier film, Une prière pour Nettie, Donigan Cumming avait placé Albert au centre de l'hommage funèbre rendu à Nettie, son ancien modèle. Un an plus tard, il compose Coupez le perroquet, un nouveau requiem à l'intention d'Albert, décédé à son tour dans l'indifférence totale. Comme dans son précédent film, le cinéaste recueille une série d'éloges funèbres en honneur du défunt auprès de ceux, proches ou moins proches, pour qui cette mort suscite une émotion. Mais ce film diffère du précédent en ce qu'il semble fondé non seulement sur le respect, mais aussi sur un intense sentiment de colère. Plusieurs fois, Donigan filme son propre visage et raconte avec hargne la façon dont on lui a annoncé la mort d'Albert ou sa visite à la morgue pour reconnaître le corps. Dès lors, le fondement de sa quête cinématographique semble clairement exposé : aucune existence, aussi marginale soit-elle, ne doit s'achever de la sorte, sans un regard. À travers leurs témoignages contribuant à donner un sens à la vie d'Albert, à l'éloigner de la fosse commune, ces personnages fragiles qui expriment leur attachement révèlent leur propre grâce, comme cette femme épileptique qui interprète Que sera, sera avec tant d'intensité.
Yann-Olivier Wicht, Visions du réel, 2002
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
Voir aussi :
Lynds, Daniel. "Cut the Parrot: BECAUSEYOUREMINEIWALKTHELINE." Off Screen, vol. 1, no 3, 1997.
Rooney, Sarah. "Cut the Parrot: Truth and Dare." Off Screen, juillet 1997.