Un matin froid d’hiver, une femme déambule dans la rue puis s’arrête soudainement et demeure immobile le reste de la journée. Le monde s’agite autour d’elle, des passants et des voitures défilent, certains s’arrêtent, incluant la police. Les yeux fermés, sa présence est imperturbable. On saisit son immobilité grâce au passage de la journée,12 heures d’action/non-action.
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
«L'image de Rachel Echenberg se tenant debout, sans bouger, les yeux clos, pendant 12 heures au beau milieu de l'hiver est gravée dans mon cerveau, et je m'en trouve littéralement hantée et séduite. Séduite par l'image de Rachel debout, immobile, les yeux fermés. Rachel ferme les yeux. Elle a délibérément choisi de s'empêcher de voir. Elle maintient cette cécité volontaire pendant toute la durée de la performance, du lever au coucher du soleil. Pour ne pas voir. Pour être comme l'enfant qui se couvre les yeux avec les mains, croyant ainsi se soustraire au regard d'autrui. Aucun échange visuel n'a lieu. L'absence de ce mode d'interaction établi provoque un questionnement sur la valeur de ce qui ne peut être vu par rapport au monde visible. Rachel exécute une tranfiguration corporelle dans un lieu public - ses yeux, aux départs ouverts, se ferment. Cette transfirguration illustre une cécité préexistante, mettant en évidence ce que nous ne pouvons voir ou supporter de voir.»
SPENCER, Karen. «Les 12 heures de Rachel Echenberg: la présence comme acte de foi», ESSE, Montréal, no 43 (automne 2001), p. 63.