Le temps c’est mourir, créer à l’envers est une oeuvre d’art audiovisuelle immersive et un projet de recherche-création qui explore le concept d’identité [collective] par l’entremise du temps et de l’espace. Elle a été créée conjointement par les participant.e.s et formateur.ice.s d’une série d’ateliers offerte à de jeunes adultes issu.e.s des communautés ethnoculturelles par Vidéographe à l’automne 2019 à La Maison d’Haïti.
Ce collectif d’artistes en est venu à la conclusion durant la série d’ateliers que les notions de temps et d’espace, ainsi que toutes les langues et cultures ne sont que des productions de l’imaginaire de l’être humain. Cette conclusion a soulevé quelques questions, par exemple : « Comment ces notions peuvent-elles être repensées pour créer de nouvelles possibilités d’expression de soi au-delà des traumatismes historiques ? », « Comment ces notions viennent-elles remettre en question le concept d’identité pour les personnes de couleur ? » Pour trouver des réponses à ces questions, le collectif a investi dans les concepts théoriques comme le cosmos et les mondes possibles pour créer une trame narrative artistique à l’aide de collages, de dessins, de sons, de pictographies et symboles, ainsi que de textes en réalité virtuelle et vidéo immersive. Il souhaitait également associer de nouvelles significations à ces concepts. L’oeuvre tente par conséquent d'imaginer une trajectoire spatio-temporelle qui reflète la compréhension du collectif par rapport à l’identité, à l’ethnicité, au langage, au temps et à l’espace.
L’identité collective que les co-créateurs et les co-créatrices de cette oeuvre envisagent ne renvoie ni à une masse homogène ni à une agréation de personnes autonomes. Elle se veut plutôt un phénomène collectif au sein duquel plusieurs entités naissent et développent une certaine cohésion et identité de groupe, mais sans toutefois se dissoudre et fusionner les unes avec les autres. Le traitement esthétique des images, des mots et des sons de l’oeuvre met ceci en évidence.