En 2012, une grève étudiante d’une ampleur inégalée secoue le Québec. Des étudiants portent le débat devant les tribunaux, qui ordonnent le retour en classe dans différentes institutions, en dépit des votes de grèves. Au Collège Lionel-Groulx (Sainte-Thérèse), la rentrée forcée du 15 mai 2012 dégénère et devient le prétexte d’une loi provinciale restreignant le droit d’association et de manifestation.
Consensus posait comme objectif d’établir un récit consensuel des évènements, but « officiel » qui me servit de prétexte à l’organisation d’une rencontre entre des représentants de chaque faction présente le 15 mai : étudiants manifestants, étudiants demandeurs d’injonctions, enseignants, parents, policiers et direction de l’établissement. Il s’agissait surtout d’observer la façon dont chacune des personnes et institutions impliquées choisissait d’exprimer publiquement (ou non) ses opinions et actions politiques : sous le couvert de l’anonymat, sous condition d’un droit de regard, voire sous la menace d’une mise en demeure. Chacun de ces gestes venant révéler les limites politiques, légales et peut-être imaginaires que nous imposons à la prise de parole dans une société dite démocratique.