Lorsqu'il a gagné le prix Giller, le talentueux poète et dramaturge de Sainte-Lucie Derek Walcott n'a pas pu aller à la cérémonie. C'est donc son ami Michael Ondaatje qui est allé chercher le prix à sa place et il a lu Love After Love (1976), le plus beau poème que j'ai jamais entendu. Il s'agit à la fois d'une promesse et de quelque chose qui nous hante. Je l'ai appris « par cœur » comme on dit et j'ai fait ce film pour le garder en moi, créer un souvenir, un mémento. Utilisant des répétitions subtiles et des points d'arrêt de réflexion, les 15 lignes du poème invitent à prendre soin de soi, à creuser en profondeur pour aller à la rencontre du visiteur que l'on souhaite le moins accueillir.
Une écrivaine (ou une double) menant une quête, en attente dans la pause entre les visages, vient cadrer le film. Ses écrits l'amènent vers une oasis temporaire où elle peut recharger ses batteries, inviter ses nombreuses personnalités et revivre des rencontres avec des amis et des proches, pour redevenir un souvenir vivant.