Du sable tombe, puis s’égrène et gît silencieusement jusqu’à ce qu’une main humaine, représentée comme une machine, en change la structure progressivement, créant des dessins qui sont successivement détruits puis redessinés.
Filmée avec une précision froidement scientifique et dans un environnement sonore surchargé, la manipulation et l’exploitation humaine de la nature est vécue comme un travail physique et une destruction industrielle tout autant que comme une expression culturelle.
Cette vidéo a pour inspiration le roman de Kobo Abe La femme des sables.
Voici quelques extraits du livre (traduction française directe) :
« Quand il ferma les yeux, de longues lignes ondoyant comme des soupirs flottèrent jusqu’à lui… Placé près du sable, tout ce qui était doté de forme paraissait vide. Le mouvement était le seul facteur constant; le sable était l’antithèse de toute forme… Soudainement, son esprit s’illumina et tout lui apparut clairement. Seul le sable était son ennemi… Non seulement le sable s’écoule, mais il n’est rien d’autre que cet écoulement… Ses mouvements répétitifs donnaient au présent une couleur et un sentiment de réalité. »