En premier lieu : B = be, comme dans to be : être. Be + rêves = B-Rêves. On peut aussi penser à brève (de bref), puisqu’il s’agit d’un film de fragmentation proche du collage. La stylistique du film s’articule autour d’un principe d’association d’idées très libre, proche d’une écriture poétique automatique : un amalgame de sens et de sons formant un tissu vidéo proche de l’animation abstraite. C’est une approche expérimentale de l’écriture vidéographique qui entraîne de nouvelles recherches formelles (sampling, collage, fragmentations, inversions, répétitions). B-Rêves est le fruit d’un travail de montage rapide, faisant suite à de longs moments de capture d’images qui se déroulèrent sur plusieurs mois.
Étienne de Massy
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
Source d'inspiration
«C’est dans la campagne sans lune, noir total, que j’ai vu pour la première fois le lapin fluo, vert intense dans son champ abandonné, menant sa vie, indifférent à l’idée de son étrangeté, dans un halo brûlant, comme quand on ferme les yeux sur le souvenir de quelqu’un, signal dans la nuit noire, petit point. Sage comme une image. Plus mangeable ce lapin-là, le contraire du boeuf, ex-vache, viande sur pied dès la naissance, placard de boucherie au ralenti dans les prés, le front bouclé trempé, les yeux noirs exorbités de peur quand on les fait grimper dans le camion. Ajouter ici une histoire vraie à propos de gens qui aiment leur vache jusqu’à leur tisser des couvertures sur mesure.»
CADIOT, Olivier. Retour définitif et durable de l’être aimé. P.O.L Editeur, Paris, 2002, 272 p.