Il y eut un 26 février 2016…
Et si le saule pleureur de la Cité Cézanne pouvait raconter la taille qu’il a subie en ce début de printemps, juste au moment où ses bourgeons étaient en train d’éclore…
Les oiseaux s’interpellaient en cette veille de printemps. Une pie bavarde réparait lentement son nid dans le parc voisin tandis qu’un élagueur - qui avait procédé la veille à une taille savante et respectueuse de l’arbre -, était contraint de se soumettre à la vindicte du voisinage qui avait fait de cet arbre un bouc émissaire. Le son de sa tronçonneuse transperçait l’espace.
Trois protagonistes dans ce drame du voisinage, la pie, l’élagueur et une arme de destruction massive, la tronçonneuse.
Une litanie dite par Vincent Hénon accompagne ce processus de destruction du printemps à l’automne quand une attaque massive de champignons a eu raison des efforts du saule pour survivre. C’est un large extrait de la liste des 1111 noms d’oiseaux inventés par laquelle Valère Novarina conclut Le Discours aux animaux. Si l’arbre n’a pas survécu, son souvenir reste associé dans la mémoire à ces vies imaginées, encore possibles.