Des fantômes hantent l’appartement d’un homme fraîchement débarqué à Montréal. Ce sont ceux des occupants précédents : des immigrants qui ne parlent ni anglais ni français, une vieille putain obsédée... Leurs histoires et celles de l'homme, de sa grand-mère, de son amant et de ses Prairies natales se confondent. Shimmer fourmille de trouvailles visuelles, comme ce plan où la caméra survole une courtepointe suggérant les Prairies.
Générique/Crédits
Informations techniques
Documentation
«Shimmer (1995), également de Nelson Henricks, réunit des images de provenances diverses : paysages, objets, personnages. La bande sonore, envahie par un commentaire en voix off prononcé par le vidéaste, fait se croiser des histoires et des bribes autobiographiques. Il est question de lumière et d’obscurité, d’une histoire de fantômes, du souvenir de la grand-mère du vidéaste, d’un appartement hanté. Les images sont en parallèle avec le commentaire. Le dédoublement est là, dans le faux raccord qui naît de la simultanéité des deux flots. Il se dégage une sentiment de trouble, de fascination, qui révèle que raconter, regarder est toujours une histoire d’invisibilité; il y aurait dans ces expériences quelque chose qui échappe toujours au regard, à l’écoute. Chez Henricks, l’image, le réel ou l’identité ont un destin fantomatique et sont dans une relation de miroitement, «shimmering». Nelson Henricks est un vidéaste qui refuse de tout montrer, de tout dire. Il privilégie l’ellipse et suggère que les images naissent de ce mouvement entre visible et invisible que produit le texte sur ses images.»
Gingras, Nicole. « Faire rouler les mots dans sa bouche », Espaces intérieurs : le corps, la langue, les mots, la peau, Québec, Musée du Québec, 1999, p. 128.