Up to the South traite de la situation actuelle au sud du Liban, de ses habitants, de l'histoire, de la politique et de l'économie de la région, ainsi que de l'occupation israélienne et des aspects sociaux, idéologiques et populaires de la résistance à cette occupation. En plus d'avoir tourné pendant plus de 150 heures au Liban, de janvier à décembre 1992, les auteurs ont recueilli une trentaine d'heures d'images vidéo et de films d'archives. Ils ont obtenu la collaboration de plusieurs producteurs, chercheurs, historiens et journalistes de la région. Ils mettent en relief l'utilisation de certains termes du discours occidental pour décrire la situation vécue par une culture autre : terroriste et terrorisme, occupation, colonisation, période postcoloniale, résistance, collaborateur, vérité et fiction.
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Commentaire du réalisateur :
La pathologie de la désinformation et de la déformation, quand il est question d’autres cultures, atteint le summum avec la couverture presse occidentale du Liban. Le pays est décrit avec nostalgie, regret, peur ou dégoût. On dira par exemple: «Le dernier assaut du Liban sur l’Ouest», «Mort d’une nation». C’est un pays laissé-pour-compte, sa mort annoncée et sanctionnée, les Arabes dépeints comme de méchants sauvages, des fanatiques voleurs, xénophobes, anti-occidentaux, amoraux, autodestructifs et méritant leur sort, qui vivent dans un cycle de violence, de corruption et de sang sans fin, «faisant du carnage un droit inné». La parole libanaise ne se fait entendre en Occident que sous les formes les plus perverses de l’extrémisme. Produites par l’Occident pour satisfaire ses ambitions, ces voix sont les créatures de ses intérêts et de son incompréhension. Dans cette riche banque d’illusions, le stéréotype entre dans le courant des images et remplit le vide que lui accorde le courant dominant.